Chaque matin, avant que le soleil ne soit complètement levé, j'enfile mon gilet de sécurité réfléchissant – l'armure fluo de notre métier. Pour la plupart des gens, ce ne serait qu'un simple vêtement de haute visibilité . Pour moi, c'est une seconde peau. Je le porte non seulement pour ma sécurité, mais aussi comme une affirmation silencieuse : je suis là, je travaille et je veux rentrer chez moi sain et sauf.
5h30 – Premières lueurs et première couche
Dans notre métier, la journée commence tôt. Café à la main, gilet dans l'autre. Même dans la grisaille de l'aube, cet orange fluo à rayures argentées réfléchissantes se distingue. Léger mais résistant, il est marqué par les longues journées et les efforts physiques intenses. J'ai porté des gilets trempés par la pluie, engourdis par le froid, et ruisselants de sueur sous le soleil d'été, mais je ne pars jamais sans lui.
7h00 – Ascension des hauteurs
Une fois sur le chantier, le gilet devient bien plus qu'un simple vêtement en tissu. Que je sois au sol ou à 18 mètres de hauteur, en train de serrer des boulons, il me rend visible : aux automobilistes qui passent à toute vitesse, au grutier qui déplace le nouveau panneau publicitaire, et à mes collègues qui veillent les uns sur les autres. Là-haut, malgré le vent qui tire sur mes vêtements et mon harnais bien attaché, la visibilité est synonyme de confiance.
10h30 – Chaleur, poussière et bruit de l'autoroute
Se tenir sur une passerelle surplombant une autoroute donne une impression particulière : on prend conscience de l’importance de son équipement. Je sens le soleil taper fort sur mon gilet, le rendant presque brûlant, mais je préfère transpirer que de prendre des risques. Les voitures filent à 110 km/h en dessous de nous. Il suffit d’un conducteur distrait pour que tout dégénère. Ce gilet réfléchissant est peut-être la seule chose qui les incitera à freiner.
13h00 – Déjeuner et discussion entre les vestiaires
Pendant notre pause, nous nous installons à l'ombre du camion ou directement sous le panneau publicitaire. On plaisante parfois sur notre allure ridicule avec ces gilets – on dirait des cônes de signalisation humains – mais personne ne remet en question leur port. Nous avons tous vu ou entendu des histoires où la visibilité a fait la différence entre un accident évité de justesse et une tragédie.
16h00 – Conclusion et décompression
Au moment de charger le camion et de pointer, le gilet est couvert de poussière et parfois déchiré à force de frotter contre les bords métalliques. Je le suspends pour l'aérer, je recouds une déchirure ou je le remplace par un autre. C'est un élément de l'uniforme qui ne ment jamais sur la difficulté de la journée.
Le gilet de sécurité n'a rien de glamour. Il ne bénéficie pas de la même reconnaissance que les chaussures de sécurité à embout d'acier ou les harnais. Pourtant, c'est le héros méconnu des travaux routiers et en hauteur. C'est ce que les gens voient avant de vous voir – et parfois, c'est ce qui fait la différence entre la sécurité et le drame.
À tous ceux qui envisagent de faire l'impasse, même un instant : ne le faites pas. Ici, la visibilité n'est pas une option. C'est une question de survie.
Je suis Jake – 13 ans d'expérience, plus de 1 000 panneaux publicitaires installés et d'innombrables quarts de travail par tous les temps. Mon gilet de sécurité m'a accompagné à chaque fois. Portez le vôtre avec fierté.
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